On a appris à prononcer le mot rooibos dans un précédent article, maintenant passons au niveau supérieur avec le buchu (une autre plante endémique du Cap). En gros, si on prononce à la française, on a que le b de juste, et aucun sud-africain ne saura de quoi vous parlez. Je l’ai appris à la dure quand j’essayais d’offrir une infusion à une collègue de travail. Whattttt ? Ahhhhh bou- rrou (imaginez un R bien raclé à l’espagnole)! Qui aurait su prononcer un truc pareil?
Enfin bon, tout ça pour dire qu’on va parler de cette plante au R raclé et au goût prononcé. D’où vient-elle? Comment la consomme-t-on? Quels sont ses bienfaits? Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le buchu.
Qu’est ce que le buchu?
Le buchu, Barosma betulina de son petit nom, est un buisson vert haut comme un genou qui ne pousse que dans un rayon d’environ 200 kilomètres autour de la ville du Cap. On n’en trouve nulle-part ailleurs, un peu comme le rooibos mais sur une région plus étendue.
Le buchu est composé de plein de petites feuilles gorgées d’huile essentielle aux propriétés multiples. On décrit souvent son goût comme un mélange de cassis et de menthe poivrée. Fruité et très rafraichissant à la fois.
Les premiers habitants de la région, les Khoi-Khois avaient l’habitude de mâcher les feuilles pour soigner les problèmes de digestions. Ils mélangeaient aussi des feuilles broyées à de la graisse animale pour en faire un onguent soignant différents maux et éloignant les moustiques. Ensuite, les anglais se sont intéressés à cette plante et l’on classée comme plante médicinale diurétique en 1821. Les américains ont fait de même peu après. Puis la plante est quelque peu tombée dans l’oubli.
J’ai découvert cette plante en faisant des recherches sur les infusions et plantes médicinales locales lors de mon installation au Cap. Sans ces recherches, je n’aurais peut-être jamais entendu parler du buchu.
Heureusement, des chercheurs de l’université de Stellenbosch s’intéressent à cette plante depuis quelques années et travaillent de pair avec les producteurs locaux afin d’en apprendre plus sur les réelles propriétés et utilisations possibles de cette plante.
Ses bienfaits sur la santé
On arrive donc aux propriétés du buchu et ses bienfaits sur notre santé. Soyons clairs dès le début, on en est encore aux prémisses des recherches scientifiques sur cette plante. Certaines propriétés ont déjà été prouvées scientifiquement mais la plupart des utilisations et bienfaits viennent de la médecine traditionnelle khoi-khoi qui considérait le buchu comme une plante miracle capable de soigner presque tous les maux.
D’une manière générale, le buchu est réputé pour ses propriétés diurétiques et antiseptiques. C’est l’ami de votre vessie. Il est utilisé depuis longtemps pour soigner les cystites et autres infections urinaires.
C’est aussi un excellent anti-inflammatoire et un bon remède contre l’asthme et les bronchites.
Comment consommer le buchu?
En tisane
On le consomme principalement en tisane. Il suffit de laisser infuser quelques feuilles dans de l’eau bouillante pendant 5 minutes et c’est prêt. Le buchu ayant un goût menthe-cassis très prononcé et particulier, il ne se marie pas avec n’importe quelle plante.
Le ménage rooibos-buchu est un des plus célèbres; peut-être parce que ce sont deux plantes endémiques cultivées dans la même région, mais aussi parce que le goût délicat du rooibos contraste bien avec la fraicheur du buchu. Cela en fait une tisane relaxante à boire à n’importe quelle heure pour revitaliser le corps (parfait pendant la saison hivernale).
J’aime aussi le mélange buchu-moringa que je bois en début d’après-midi pour un coup de boost en vitamines, antioxydants et autres.
Et gardons le meilleur pour la fin: le mélange buchu-menthe qui rappelle un peu le thé vert à la menthe sans l’amertume du thé et avec une petite touche de cassis en plus. C’est mon petit chouchou quand j’ai un jour difficile au travail, ou le dimanche quand j’ai envie de rester sous la couette avec un bouquin.
Allez, un dernier mélange pour la route, c’est ma recette maison: le buchu-ortie. Bien que je n’ai jamais vu ce genre de mélange dans le commerce, je trouve le goût des deux plantes se marie bien. Vous pouvez faire votre propre mélange si vous avez des feuilles d’orties chez vous. Les deux plantes ont des propriétés assez similaires et sont parfaites à l’automne quand les premiers rhumes arrivent.
En huile essentielle
L’huile essentielle de buchu coûte plus cher que la plupart des autres huiles essentielles car la production est limitée et l’huile est très concentrée. Une simple goutte peu faire des miracles.
Dans quel cas l’utilise-t-on? En application locale sur le torse (diluée à de l’eau ou à une autre huile comme l’huile d’amande douce) pour traiter les bronchites ou l’asthme. On peut aussi l’appliquer sur le bas du ventre pour les problèmes de vessie.
Où acheter du buchu?
C’est là que tout se complique. Déjà au Cap, dans sa région natale, le buchu est assez difficile à trouver. Alors à l’étranger (hors Afrique du Sud), c’est une toute autre histoire.
Vous pourrez bien entendu en acheter sur Amazon, mais comme je sais que certains lecteurs boycottent ce site, il existe aussi une alternative chez Les Jardins de Gaïa. A vous de voir ce qui vous convient le mieux.
Voilà. Ce sera tout pour le buchu (la rime est venue toute seule). Si vous voulez en apprendre plus sur cette plante, je vous invite à lire mon article J’ai visité une exploitation de rooibos et de buchu biologiques.
Connaissiez-vous le buchu? En avez-vous déjà consommé? Que pensez-vous de cette plante? Dites moi tout en commentaire…
bonjour,
nous sommes 6 adultes (dont mes parents ) qui souhaitons visiter la côte Ouest de l’Afrique du Sud pour cette fin d’année.
J’ai lu avec grand intérêt les propositions faites pour les circuits proposés.
Pourriez-vous nous confirmer la Sécurité de ces circuits
Merci par avance pour votre réponse
Bonjour Fanja,
Je suis sûre que vous allez adorer la côte ouest. Les paysages sont vraiment grandioses et différents du reste du pays.
D’un point de vue sécurité, vous n’avez pas de soucis à vous faire. Seulement les règles de base s’appliquent comme le fait de toujours tout fermer à clé et de ne pas laisser de sacs en vue dans la voiture.
D’un manière générale, les habitants de la côte ouest sont très accueillants et il y a beaucoup moins de criminalité que dans les grandes villes. Vous pouvez partir sereins. 🙂